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Structurer un secteur

Structurer un secteur du réemploi des matériaux de construction semble primordial. Il s’agit d’identifier les gisements, le type et les quantités de matériaux propres à un territoire, les éventuels fournisseurs ou déconstructeurs existants, c’est-à-dire l’offre, mais aussi la demande, identifier les différents acteurs, de la maîtrise d’ouvrage aux bureaux d’étude en passant par les entreprises de (dé-)construction prêts à travailler avec et pour de tels matériaux.

Tout ceci passe par l’échange d’informations mais aussi la formation, en particulier des futurs acteurs du monde de la construction. Le projet Berrerabili (#Ideiak2022) a été un pas dans ce sens et Adokin, à travers les ateliers ou conférences menés mais aussi via l’exposition Berrerabili, essaye d’oeuvrer dans ce sens. À une autre échelle, l’exemple d’Opalis, développé dans le cadre du projet européen FCRBE (Interreg NWE) est particulièrement intéressant. Opalis est d’abord un annuaire de fournisseurs de matériaux de seconde main en France, Belgique, Pays-Bas et d’acteurs du monde du réemploi en général, mais le site fournit également des exemples éclairants de réemploi et de nombreuses fiches matériaux (Adokin a dédié un article à ce sujet sur son blog adokin.eu). Le site du projet FCRBE est par ailleurs une mine d’informations sur le réemploi et présente de nombreux projets expérimentaux. Pour ce qui est de la formation, Patxa’ma mène de son côté de nombreuses actions dans des centres de formation et certains de ses membres sont passés par l’association française IDRE (Interprofessionnelle de la Déconstruction et du REemploi, basée à Pau, et dont le but est de structurer et de professionnaliser la filière via notamment la formation et la sensibilisation). Structurer un tel secteur ne doit pas se contenter de théorie mais – et c’est d’autant plus vrai qu’il s’agit d’un domaine encore expérimental – la pratique y est primordiale. D’où l’importance de pouvoir mener, ici, au Gipuzkoa, un premier chantier de déconstruction afin d’adpter la théorie à la réalité de notre territoire et de nos habitudes.

Si le frein principal au réemploi des matériaux de constructions, nous l’avons vu, semble être culturel, il s’agit d’identifier l’ensemble des freins ainsi que les leviers d’action afin de pouvoir structurer pleinement un secteur encore balbutiant. Nous nous attarderons sur certains d’entre-eux dans de prochains articles (législatifs, techniques et d’ordre assuranciel). Un document précieux à ce sujet a été publié en français par l’ADEME. Il ne se contente pas d’identifier les freins au réemploi mais propose des pistes d’actions, dont certaines ont été mises à l’épreuve de la pratique depuis la publication du document.

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